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Mujeres - Diosas

Brigitte: Première rencontre. Au bout de 35 ans.

Brigitte: Première rencontre. Au bout de 35 ans. 24 heures d´éternité

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L'Ange décolle un matin froid. Les nuages que l'avion survole ont une étrange ressemblance a la surface douce et moelleuse des ailes de l'Ange. C´est l´avion, ce sont les ailes, le chemin se fait court, avec déduction permanente des minutes du trajet. La rencontre se fait dans un lieu ou les regards d´autrui n´empêchent que le premier baisser soit léger, tendre, intime ; en apparence, rien qu´en apparence, anodin.
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Il est temps de déjeuner, et c'est sur un petit bistrot que les amants se terrissent. Le temps que leurs peaux prennent connaissance. Que leurs regards s'habituent à une toute autre façon de se regarder, que leur sourire ne soit plus un sourire de bonne volonté, mais un sourire de complicité tendre.
Il a voulu, malgré la table qui les sépare, toucher de plus près son corps. Il a cherche une excuse pour se lever un moment et pour pouvoir, ne passant, lui retirer les cheveux du cou et l'embrasser dans le creux de la nuque. C'est un baisser de tendresse, d'intimité. C'est un baisser qui va bien plus loin que le désir. C'est un baisser long d'un demi-siècle, un baiser qui veut caresser l'âme, bien plus loin que la peau.
Elle le comprend, mais elle en veut plus, bien plus, et pour lui montrer sa confiance, et pour l'inviter à cette complicité intime, lui met la main sur celle qu'il a mise à son épaule, et penche légèrement de l'avant sa tête pour mieux s'offrir, et lui permettre de réaliser son emprise sexuelle de male. Son sourire accompagne l'éloignement.
Le déjeuner se déroule avec une conversation d'une telle confiance que les deux se surprennent de se voir décrire des pensées qu'il n'ont jamais ose exprimer à quiconque autrui. Le passe n'est plus que les cimentations du présent. Le déjà vu devient la base de la découverte.
Une longue et nonchalante conversation se poursuit au-delà du café. Le temps ne compte pas, le temps ne compte plus. L'éternité se touche de la pointe des doigts. Ils savent qu'elle est-la. Qu'ils ont la main sur la poignée, et que cette même éternité ne leur requiert nulle impatience.
Seulement, lorsque le dernier client est parti, lorsque le patron se décide a leur faire comprendre que ce n'est pas donne à tous de savourer l'éternité, ils quittent le bistrot, et marchent, sans hâte jusqu'au terrier d'Eve. La ou le monde pourra disparaître, n'existera plus, au-delà de la lumière qui se reflète sur les parois de l'espace que leurs corps remplissent.
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Ils s'assoient au sofa du salon. Elle lui offre, comme excuse d'une naturalité familière, quelque chose a boire. Ils savent pourtant qu'il ne le finira pas, qu'il cherchera les lèvres d'Eve avant même que les bords du verre. Il attend pourtant qu'elle s'assied aussi sur le sofa pour approcher sa main, son torse, sa face, ses lèvres, jusqu'a froisser très légèrement celles, entrouvertes, qui l'accueillent.
Sa main passe derrière la nuque. Celles d'Eve passent autour de son corps, voulant en prendre possession, en même temps qu'elles renforcent l´offre du sien. Elle se tapis sur le sofa montrant le désir convoite. Il retire l'affleurement des lèvres. Regarde ses yeux, pleins de confiance, pleins des intimités a venir, et lui dit: "Merci"
Dans ce "merci" il y a toute une déclaration d'amour, toute une déclaration du long chemin fait ensemble. Du long chemin depuis cette robe blanche qui s'était approché de lui a la véranda de la cour du Lycée français a Washington, robe à decolté carre, a petites fleures vertes et rouges, le magazine "Salut les Copains" a la main. Le long chemin depuis l'adolescence "déjà vue". Mais ce "merci" est aussi une déclaration du long chemin parcouru depuis cette autre robe noire, sobre, qui s'était approche de lui au Lobby du Ritz a Madrid, robe sans decolté, de longueur asexuelle, a l'étoffe opaque.
Un des chemins avait pris 35 ans a se parcourir, l'autre s'était fait en 35 heures, mais ils avaient été aussi longs et difficiles a parcourir l'un que l'autre. C'est elle, alors, qui l'embrassa, pour toute réponse, et pour bien lui transmettre qu'elle avait compris.
Ce n'est qu'alors qu'il se sentit dans la confiance de sexualiser leur contact. Ce n'est qu'alors que les mains a lui commencèrent à caresser les formes de féminité offertes, et qui lui permettent en même temps d'accroître et de transmettre son désir. Et ses formes répondent à son désir male, répondent par un désir de femelle avide de masculinité.
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C'est elle qui, se levant, et le prenant de la main, l'emmène dans sa chambre, l´invite dans sa propre intimité. La femme la plus rapide a l'ouest du Mississipi commence à se déshabiller. Lui, accoudé sur le lit, le sourire aux lèvres, la regardait. Il s'était imagine un procès plus lent, mélange de caresses de désir montant, et de batailles contre le crochet coincé, contre le bouton antiglisse, contre la cremailliere tordue. Mais elle est une femme d'efficacité décisoire... La poésie et la tendresse sont aussi bien compatibles avec la naturalité rapide.
La femme secrète, a un moment, a la presque nudité, s'est retirée a la salle de bain pour parfaire les rituels d´initiation méconnus des non sorciers. Il a pris son temps, d'abord pour découvrir tous les objets qui constituaient l'entour le plus intime d'Eve, puis pour feutrer la lumière des rideaux, et pour se déshabiller lui-même et se mettre, ahhh pudeur, sous les draps.
Elle est rentrée d'un pas sur, le regard et le sourire franc, son slip comme toute réserve d'intimité, ses seins... des seins qu'il n'avait jamais vu, et qu'il avait tant de fois vu.
Elle avait eu un moment de doute, elle sait que ses seins ne sont plus ceux des 30 ans. Elle aurait peut être préfère ne pas faire ce trajet au lit sous le regard de l'Ange, elle aurait peut être préfère cacher ces seins... mais cela aurait été contre nature, contre ce qu'elle est, contre ce qu'elle veut que cette relation soit.
Lui, il a regarde surtout les cuisses, la démarche honnête, le sourire d'intimité finale. Les yeux dans les yeux, elle s'est mise au lit.
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Ils ne se sont pris que de la main tout d'abord. Ils ont attendu que tout un courant de confiance ne passe à travers ces doigts entrelacés, de ces paumes soudées. Ce n'est qu'après un long moment que sa main a commence à explorer le corps d'Eve. D'abord les lieux les plus "publiques", ceux qui se montrent en société. Ceux qu'il avait tant de fois caresse du regard, mais qu'il caressait pour la première fois de la main. C'était comme s'il avait été aveugle pour toujours et essayait, a tâtons, de parfaire ces formes a elle, pour ne jamais les oublier.
Elle, elle fermait les yeux pour que le sens de sa main sur son corps soit absolu, flottant pour toujours dans la mémoire du temps. Ce n´est que lorsque la main se troqua en lèvres qu´elle ouvrit de nouveau ses yeux, pour pouvoir dérober l´expression de son visage, et sentir en elle la satisfaction du plaisir sur son visage a lui.
Les lèvres parcoururent tous les chemins qu´avait parcouru la main auparavant. Le goût de sa peau lavée, sans huiles ni parfums, une peau pure, ou certaines gouttes de sueur et de plaisir commençaient à affleurer, était pour lui une saveur enivrante. Les lèvres parcouraient centimètre a centimètre la surface désirée de ce corps qui frémissait le long du parcours. Le cou, les épaules, la poitrine, sans y toucher aux seins, la ceinture, les hanches... les lèvres continuaient son chemin, sures et timides a la fois, tendres et lascives a la fois.
Le goût de la peau changeait imperceptiblement, et, accompagne des variations de ses odeurs naturelles fessait de la découverte de ce corps aime le plus beau voyage que métèque eu pu faire. Il avait mis 50 ans pour pouvoir l´entreprendre. C´était pour lui le voyage rêvé depuis son enfance. C´était l´aboutissement du parcours d´une vie. Le parcours qu´il allait répéter, jour après jour, pour le reste de sa vie. C´était son voyage initiatique. La vie après ne serait plus la même. Il le savait. Le saurait-elle aussi? "Heureux qui comme Ulysse a fait un long voyage..."
Les paysages ne sont plus les mêmes après qu´on les ai parcouru, qu´on les ait regardé, qu´on les ait dessine. Le regard les transforme, et non seulement dans la vue de celui qui regarde. Le regard les transforme dans l´essence même du paysage. Un paysage n´est beau que si des yeux capables de créer de la beauté le regardent. Un paysage n´est mélancolique que si des yeux pleins de mélancolie le regardent. Elle, elle devenait un paysage d´amour, un paysage de tendresse, un paysage de désir. Elle devenait tout ce que l´Ange était en train de poser sur elle a travers de son regard, a travers de ses lèvres.
Elle, elle savait qu´elle était en train d´être transformée. Souillée? Peut être souillée. Souillée d´un amour male, d´un amour ou le divin et l´animal s´entrelacent, ou la sublimation de la boue se produit. Cette sublimation que le Christ avait vu en Madeleine, et que son génie avait transforme en sublimation du pain. Elle, elle, elle n´avait pas besoin de métaphores, de substances symboliques pour se transformer. C´était son propre corps qui découvrait une nouvelle réalité. C´était son propre corps qui était en train de sentir ses pores, ses vases comme il ne les avait jamais senti. Une réalité cachée tout au long de sa vie. Une réalité qui était la, cachée à l´intérieur de son propre corps. Si près, et pourtant si loin. Une porte qu´elle était en train de franchir, et qui ne se refermerait plus.
Et ses mains, et sa bouche, et ses lèvres continuaient à faire ce long voyage jusqu´au plis les plus intimes de son corps, des plis découverts pour la première fois, non pas par lui, mais par elle aussi. Et le voyage se fit long, suave, tortueux, dur, il y eut de la pluie dans les cheveux, du vent sur les seins, des marées sur le ventre, des tempêtes aux cuisses, des ouragans au cœur...
Et le temps tournait en cercles. Il passait vite, mais ne passait plus. La lumière qui se filtrait aux rideaux avait plusieurs fois change de couleur. Du jaune, au rouge, du bleu, au blanc. Ils ne savaient plus si le jour, le couchant, le soir, les néons s´étaient succédés en cet ordre, ou si le monde avait aussi chaviré ses règles. Ils ne savaient plus si c´était des heures qui s´étaient écoulées, ou des jours, des années. "Qu´elle heure est-il?" Demanda-t-elle.
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"Sortons dîner quelque chose", dit-il. "Je suis fatiguée." "Je ne veux pas de feux d´artifices, je les ai dans tes yeux. Faisons du monde un Kinopanorama au-delà de nous. Décorons encore pendant quelques heures les parois de notre monde avec les images des autres." "Je t´emmène alors dans un bistrot qui me tient a cœur." "Marchons, je ne veux souiller nos corps de la présence d´un taxiste."
Le dîner fut la reprise de l´intimité d´antan, mais l´union avait été accomplie. Ce n´était plus deux corps qui tâtonnaient encore les approches de leur union. C´était un seul corps qui se complaisait à parfaire et découvrir toutes les possibilités que cette unité leur offrait. L´ansieté du futur n´existait plus. C´était la douce fatigue des muscles battus, le plaisir des mémoires du futur, qui envahissait ses regards, qui se transmettait à travers les doigts se touchant sur la table.
Et le soir l´amour fut tendre, une répétition en adagio des tendresses de l´après midi. La même peau, mais différente, la même bouche, mais différente, les mêmes odeurs et saveurs, mais différentes, les mêmes fluides, qui fessaient le trait d´union entre ces corps, pour n´en faire qu´un.
Et le sommeil fut doucement attendu dans une unité de bras et jambes entrecroisées, a l´intérieur des ailes blanches de l´Ange.
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L´horloge biologique sonna tôt. Ils ne pouvaient s´empêcher d´êtres programmes à l´heure de la bataille de tous les jours. Mais la volonté de vivre le rêve était plus forte que l´énergie de l´action. Et c´est la bouche, qui chercha le creux chaud de l´oreille, qui leur fit cette fois rentrer dans le monde onirique d´une demi-somnolence en quête de câlins et de tendresse. La lumière du jour se glissait de plus en plus a travers les rideaux. Mais les baisers qui se sont succèdes ne savaient plus a quels moments, a quelle heure, ils s´étaient poses.
Les corps surchauffés de l´étreinte de toute la nuit ne sentent plus qu´un. L´odeur male, l´odeur femelle ne sont devenues qu’odeur d´amour, odeur d´intimité. Mais une odeur pleine de parfums qui séduisent le désir. Une odeur qui exige être satisfaite, qui exige être poursuivie, augmentée, déchaînée, jusqu´a quelle ne se reconnaisse plus que dans les soupirs et les spasmes de l´orgasme...
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"J´espère que le pot de miel ne se sera pas case dans ma valise" dit l´Ange. "Reste au lit, je vais te préparer le petit déjeuner. Pas de douche encore. Nous n´avons pas fini."
"Encore?" Dit-elle.
Au retour elle était anidée entre ses oreillers et ses édredons. Elle le regardait venir a elle, nu, le plateau du petit déjeuner a la main. Il était grand, mais son corps n´était plus celui qu´elle avait connu 30 ans auparavant. Il avait pris du poids. Beaucoup de poids. Trop de poids. Malgré que, comme ça, tout nu, il gardait encore certaines proportions acceptables. Mais manifestement améliorables. Il serait nécessaire de faire un travail sur ce point la. Travail aussi bien physique que mental. Elle décida alors de prendre son corps en main. C´est elle qui, mélange de séduction et d´autorité ("autoritas" et non "potestas", bien sur) referait son corps, pour le faire revenir plus près de ses souvenirs.
Il aurait pu être athlétique, s´il en aurait pris le soin. Pas trop poilu. Des seins trop gros, mais cela disparaîtrait probablement avec la réduction de poids. C´était la première fois qu´elle voyait son sexe au "naturel"! Boeufff... ni trop grand, ni trop petit. Taille standard... Hardware conventionnel... (Bien qu’en ce moment on ne puisse pas vraiment l´appeler "hard"ware, plutôt floffyware.) Ce qu´il avait de mieux c´était le software. Du bon software... Elle en gardait encore le souvenir a tous les muscles de son corps.
Le premier toast au miel fut prépare par l´Ange. Pendant qu´elle enfonçait ses dents sur le toast croustillant, l´Ange se préparait son propre toast. Il mettait le doigt dans le pot de miel comme l´aurait fait Winnie the Poo lui-même. En le sortant dégoulinant du pot... elle commençait a se rendre compte que le goût de l´Ange pour le miel n´était pas en relation avec le toast comme support nutrionel. Ses yeux de convoitise et de gourmandise avaient pour objectif non pas le toast mais les parties les plus sélectes de son corps a elle.
"Ecoute, tu es dégoûtant. Tu vas en mettre partout. Et puis comment est ce que j´explique à la femme de ménage qu´il y plein de miel sur mon lit? Je t´en prie... Attention... Pas la... Mais... écoute... tu es dégoûtant... ahhh... non... après tout... c´est pas si mal que ça... ahhhhhhh... oui... Ou est ce que tu as mis le pot? ... Je peux moi aussi? ... Mets-toi de dos..."
Dix heures. Onze heures. 3000 calories de miel. Midi.
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"Heureusement que ma douche est faite pour deux. Que veux-tu que l´on fasse après?" "Je veux connaître 30 Avenue de Sèvres. Tu as les clés? Et puis après je veux que tu m´emmènes voir la dernière exposition qui t´a plu. Je préfère même, que cela soit du coté de Galeries d´Art privées, que du coté officiel. Fais-moi un tour de ce qui te plait en ce moment et comme ça nous pouvons nous mettre à l´heure de nos goûts et de nos préférences. Mon avion part à 18:45"
"Ecoute. Tu m´avais promis 48 heures. Je ne te laisse pas partir aujourd´hui. Pas question. Tu peux faire ce que tu veux avec ton billet mais tu ne vas pas partir. Si je dois te dénoncer pour violation je le ferais... Le temps de démontrer que cela a été une violation consentie... Il va falloir que tu donnes des explications a Madrid..."
"D´accord. Je change ma réserve pour demain... Mais, tu n´en a pas assez de moi pendant 24 heures d´affile?"
"Non. Ce soir c´est mon tour. C´est moi qui va te bouffer tout entier. Finie la domination masculine... Tu vas savoir ce que c´est qu´une femelle dechainée... Gare à toi. A vrai dire je ne sais si, au fait, tu devrais t´enfuir tout de suite... Pense y le long de la journée, avant ce soir... Mais, pour le moment, allez! houste! on y va, appelle l´ascenseur, je prends mon sac..."nullPremière rencontre. Au bout de 35 ans.

1 comentario

Magda -

Te dejo muchos saludos y me da mucho gusto que hayas escrito un nuevo mensaje y hermoso mensaje. Un abrazo.