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Mujeres - Diosas

Pourquoi je t'aime, Brigitte

Pourquoi je t'aime, Brigitte Pourquoi je t'aime
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Je t'aime. Je t'aime depuis mes 15 ans. Est ce possible? Pour que cet amour dure depuis 35 ans... faut-il que moi je n’aie pas change? Faut-il que toi tu n'ais pas changé?
Dans mon cas c'est bien évident. Je n'ai pas change. J'ai évolue, mais mon évolution était écrite dans mon programme vital présent il y a 35 ans. Je pourrais le raisonner... mais je crois que mes lettres l'on bien démontre. Et toi? As tu change?
Non, tu es la même personne, tu n'as pas essentiellement change. Tes changements, et il y en a eu, étaient implicites en ce que tu étais. Ce que tu es était déjà la. Je l'aimais déjà. J'aimais déjà tes changements futurs, implicites en ce que tu étais déjà. J'aimais donc déjà ce que tu allais devenir.
Pourquoi est-ce que je t'aimais à 15 ans? Pourquoi est-ce que je t'aimais à 25 ans? Pourquoi est-ce que je t'aime à 50 ans?
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1) Pourquoi est-ce que je t'aimais à 15 ans?
J'ai encore dans ma mémoire, comme si c'était hier, le jour ou tu t'es approche de moi au Lycée de Washington.
J'étais le nouveau, le garçon venu de Paris.
J'étais, a la recrée, au bout de la véranda du Lycée, debout, entoure de filles qui étaient en train de me faire l'examen, et de concourir pour voir laquelle je choisissais... Tu t'es rapprochée, robe a jupes très courtes, cuisses puissantes d'adolescente, tissu de fond blanc, petites fleurs rouges et vertes, decolté carre, pas de poitrine, cheveux longs, châtain clair, très bien brosses, bandeau? La mémoire me joue un tour, joues rouges, pas un gramme de maquillage.
Tu t'es approchée ouvrant de tes mains le cercle autour de moi. Un magazine de "Salut le Copains" ou de "Mademoiselle 20 ans", ou quelque chose comme ça, a la main. L'excuse était de me demander quelque chose à propos d'un article du magazine.
J'ai pense: "Elle est la plus belle. Un peu froide et asexuée. Je pourrais la choisir, mais c'est un peu trop tôt pour se décider. Laissons passer un peu de temps. Goûtons à d'autres plats aussi..." Je t'ai répondu courtoisement, et nos relations se sont tenues la. Tu n'as plus fait d'approche, et je suis rentre dans le cyclone de sexualité adolescente de Véronique, Anne Marie, Marie Christine, etc, etc.
J'avais pour toi le plus grand respect intellectuel. Tu étais la plus brillante. Mais tu ne flirtais pas. Tu ne jouais pas aux jeux amoureux d'adolescent. Nous tenions toujours des conversations sérieuses, jamais un sous-entendu coquin ou sensuel.
Tu as commence a sortir avec Patrick. Patrick était mon male rival dans la horde de primates. Il était l'intellectuel blassé. Moi j'étais l'apprenti de playboy. (Le vrai playboy était l'italien en Terminale) Je n'avais pas de relation avec Patrick, si ce n'était un respect et un certain antagonisme, mais jamais un vrai conflit.
La deuxième année j'ai commence a sortir avec Stéphane Schoonover. J'ai commence a fréquenter ses amies de première, et nos ébats amoureux nourrissaient pleinement mes besoins nutritionnels. Ton monde a toi, avec Patrick, et le mien, avec Stéphane, se sont distances.
Tu étais "la fille a Patrick" (je vois ça comme a Grease) et très sérieuse. Détachée, distante, ne subissant pas l'appel hormonal, sans une seule pensée perverse...
Je ne pouvais avoir avec toi qu'une relation de communication amorphe, et bien que je puisse déjà t'apprécier comme je l'ai fait depuis, je ne pouvais ni amorcer une approche autre qu'un échange froid de thèmes d'études ou des conversations générales. Je ne me rappelle d'aucune d'elles. Je ne me rappelle que de tes cuisses blanches, en ciseaux, assise sur la couverture de ton lit. Ma chance était passée ce matin du Salut les Copains... et je l'avais laisse échapper.
Mais après tout, tout est pour le mieux. Une relation intense, amoureuse, avec toi n'aurait pas dure. Et nous ne serions pas la ou nous en sommes. Je suis grès de sacrifier notre adolescence en échange de notre maturité. Je n'étais pas prépare pour t'aimer. Mon amour aurait été réel, comme il la toujours été, mais dans un contexte d'immaturité qui ne lui aurait pas donne la beauté, que du fait il a.
Je t'admirais, et je t'aimais déjà, comme je l'ai fais depuis. C'est pour ça que j'ai voulu te rencontrer à Paris par la suite.
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2) Pourquoi est-ce que je t'aimais à 25 ans?
Tu étais une femme superbe à Paris, déjà à tes 18 ans. Tu n'avais pas un background familier qui puisse t'appuyer sur ton parcours social. Tu étais Cendrillon dans tes mansardes parisiennes. Tu portais ça avec une qualité sublime. Tu savais ce que tu voulais. Tu avais les idées claires. Tu savais que le parcours était long et dur, mais tu savais le chemin, et tu étais prête à le faire.
Je sais que ce n'était pas comme ça, mais moi, en plein branle bas existentiel, questionnant tout mon système de valeurs (stupide) que j'avais a Washington, en pleine construction de celui qui m'a tenu d'abri depuis, je le voyais comme ça.
Tu étais la femme parfaite, trop parfaite pour pouvoir t'intéresser à un mortel qui menait sa bataille pour devenir dieu (en minuscule). Je savais que j'avais beaucoup plus de pathos que toi, que dans ma démarche je serais beaucoup plus créatif (sorry), mais cella ne suffisait pas pour intéresser une femme comme toi, en quête de Apollo et non pas de Dionysos.
Pourtant tes "petits amis" n'étaient pas cet Apollo. Ils étaient des chevaliers servants, des écuyers d'accompagnement, des Lancelots. Je me rendais compte qu'ils n'avaient pas la taille, mais je ne pouvais pas les combattre. Ce n'était pas possible car je ne te voyais que un jour tous les deux ans, et je ne pouvais satisfaire tes "besoins" de tous les jours.
C'est alors que j'ai ose la proposition que je t'ai faite dans mes lettres. Celle qui coïncidait déjà avec mon idéologie construite, et qui a tenu 30 ans. Je ne voulais pas être l'antagoniste de tes petits amis. Je voulais être autre chose, différente. Plus intime, plus solide, moins passionnelle, plus éternelle. Et je te proposais que cela soit compatible avec tes ébats amoureux circonstanciels.
Je ne suis pas jaloux. Je ne l'ai jamais été, Je peux compatir, car je sais que je ne comparte jamais. Une relation est unique, et elle ne peut se confondre avec une autre bien qu'elles puissent paraître toutes les deux des liaisons amoureuses et sexuelles. Je n'ai jamais eu de la jalousie lorsque je poussais mes petites amies à ouvrir leur cadre de relations sexuelles avec moi. Je t'en ai déjà parle, bien que tu ne sois pas d'accord ou que cela puisse te déplaire.
Je pouvais être ton ami tendre, ton ami perpétuel, l'ami que tu ne voyais qu'une fois par an, mais que tu verrais toute ta vie. Je savais que je t'aimerais toute ta vie, bien que cela ne fût que un jour sur 365. Un trois cents soixante cinquièmes de notre vie. C'est à dire l'éternité.
Ton corps avait perdu les excès de l'adolescence. Tu étais plus élancée. Tu ne montrais rien de trop. Ni trop de hanches, ni trop de cu. Ni trop de poitrine... tout au contraire.... ce qui te donnait une élégance et une qualité superbe.
Un charisme t'enveloppait. Tu me donnais des nouveaux horizons chaque fois que je te voyais. Moi le jeune de province qui remontait a Paris, pour 24 heures, touchait avec toi la subtilité, la finesse, d'une vie de qualité intellectuelle. Je me rappelle encore de la première fois que j'ai ecouté les Gymnopédies, chez toi, à l'Ile St. Louis.
Tu étais la Déesse. Tu prenais un air distante mais attentif. Je t'offrais mon intimité, mes rêves, mes espoirs, mes batailles, je ne te racontais pas trop mes échecs ou mes angoisses. Je ne les cachait pas, j'en parlais, mais seulement d'une phrase, et je passais dessus. Je mettais à tes pieds ma vie. Tu ne demandais rien. Par pudeur? Par indifférence?
J'étais un peu le prédécesseur de ces requins sans dents qui pleurent aujourd'hui dans ton bureau. Je mettais ma vie a plat sur la table, comme offrande, comme offrande a l'amitié que je te portais. Me connaissant je trichais probablement un peu. Je devais sûrement donner un ton héroïque à mes petites guerres... tout a fait normales dans l'évolution et la recherche de soi même, de cet adolescent que j'étais.
Je cherchais probablement à forcer une réaction en toi. Pas nécessairement une réaction extérieure, mais une réaction, une poussée d'émotion intérieure qui te rattache un peu plus a moi.
Je t'aimais parce que tu étais la perfection... Tu parlais peu. Et on sait bien que ceux qui parlent peu paraissent plus intelligents, plus sages. Je n'ai jamais été comme ça.
Si tu me permets une courte digression, je te dirais que dans mon système de valeurs les priorités sont telles, que je suis prêt à dire 99 betisses, si avec la 100eme je produis une idée géniale. Je ne suis pas le profil du "juge". Je ne me mets pas des limites a moi même, pour réduire le risque d'erreur.
Au contraire je suis le profil du créateur. Je me pousse a la limite, pour aller au delà des horizons des autres. Avec ce genre de profil on est plutôt artiste que leader. On est rarement gratifie avec des responsabilités. Les responsabilités c'est pour ceux qui ne vont pas risquer avec les intérêts des autres.
C'est pour cela que c'est exceptionnel que j'aie eu l'occasion de détenir des responsabilités et du pouvoir politique, et grâce a cela la possibilité réelle de "transformer le monde". J'ai du faire des sacrifices pour pouvoir donner une image de profil "responsable". Pas suffisamment pour survivre, je suis mort sur le champ de bataille car je n'arrivais pas à le cacher complètement. Mais c'est grâce à cette insouffissance que j'ai pu sauver ma créativité et ma capacité de transformation. Cela fut à la fois mon succès et mon échec.
Toi tu étais ce que je ne russisais pas a être. Tu étais le contrôle, la mesure, la contention, la recherche et l'approximation a la perfection. Tu étais Athéna.
Tu étais l'Athéna. La Pallas Athéna Parthenos, perchée sur le haut de l'Acropolis, avec la pointe de ta lance en or. Et cette pointe qui brillait au soleil se voyait à des dizaines de lieues de distance par les bateaux qui s'approchaient du Pirée. Mois j'étais l'un de ces bateaux, probablement celui d'Ulysse, dans sa recherche héroïque du sens de la vie.
Je t'admirais, je te désirais, comme on désire une déesse inaccessible. Sachant que si cette déesse ne devient pas femme, nous ne serons pas capables de nous sacrifier pour un amour qui détruirait le sens de recherche de notre vie. On ne peu pas marier une déesse en pierre lorsqu'on est un mortel en chair. Cette déesse ne pouvait se marier qu'avec Apollo, et moi j'étais Ulysse, j'étais Dionysos
Tu étais déesse, tu n'étais pas femme. Je t'aimais, mais tu n'étais pas préparée pour m'aimer. Tu cherchais encore un faux mythe. Le mythe de l'amour bourgeois, et mon amour contre culturel était au-delà de tes horizons
Mais après tout, tout fut pour le mieux. Une relation intense, amoureuse, avec toi n'aurait pas dure, et nous ne serions pas la ou nous en sommes. Je suis grés de sacrifier notre jeunesse en échange de notre maturité.
Tu n'étais pas préparée pour m'aimer. Mon amour aurait été réel, comme il la toujours été, J'aurais peut-être réussi a inspirer le tien. Mais cet amour, dans un contexte qui n’aurait pas pu le satisfaire a perpétuité, n'aurait pas fait preuve de cette beauté, que du fait il a.
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3) Pourquoi est-ce que je t'aime à 50 ans?
Tu n’es plus la Déesse. Tu es devenue la Femme. Tu as souffert. Tu as subi l'échec. Tu as finalement tue le mythe. Tu acceptes de ne plus être parfaite, de ne plus m'exiger de l'être.
Ta peau n'est plus en marbre, ivoire et or. Ta peau pleure, sent, vibre, secrète, reçoit et donne du plaisir. Elle ne sent pas assez, sa saveur est encore douce. Je veux une saveur amère. Tes mains touchent, encore trop bien, encore avec la pression adéquate. Je veux des mains tendues, des mains qui s'accrochent, qui griffent. Elles ne demandent pas encore du secours, tes mains ne pleurent pas encore. Tes yeux finalement regardent, parlent, mais ils ne haïssent pas encore, ils ne crient pas.
Mais je t'aime parce que je sais que tu peux puer, tu peux battre, tu peux supplier. Je sais que tu te crois en contrôle, que ta peau ne te trahira pas, que tes mains ne se rebelleront pas, que ta fierté ne te lâchera pas. Et tu seras en contrôle. Mais j'aime voir que tu es femme, et non déesse. Et que c'est cette femme qui veut puer, qui veut battre, qui veut supplier.
Je t'aime parce que je sais que tu n'est pas d'accord avec tout ce que j'écris. Que tu trouves que je me trompe. Que je suis en tout moment passe a cote de ce que tu étais réellement, de ce que tu sentais réellement. Nous ne sommes pas ce que nous pensons de nous mêmes. Nous sommes l'ensemble de tout ce que les autres pensent de nous. (C'est un principe taoïste/chinois: "Nous ne mourrons que lorsque la dernière personne qui se rappelle de nous meurt.")
Et moi qui t'ai aime, qui t'aime, qui t'ai aime plus longtemps que quiconque d'autre. Je t'ai donne la vie plus que quiconque d'autre. Je t'ai donne ma vie plus que quiconque d'autre. J'ai donc le droit de te créer, et te recréer tous les jours. Tu es ce que tu es, mais tu es aussi ce que je pense que tu es. Laquelle est la Brigitte plus réelle? La Brigitte du bureau ou la Brigitte des mails?
Mais j'ai parfois des doutes, sur cette nouvelle perception de ta palpitation féminine. Le marbre peu paraître tiède, s'il a été momentanément chauffe. Le marbre peu vibrer, s'il est en contact avec sur une surface vibrante..... Combien durera l'effet humanisant de tes derniers malheurs?
Combien tarderas tu a récupérer l'essence de ton être. Je t'aime pour ce que tu étais, je t'aime pour ce que tu es. Je t'aime au-delà de tes états temporels, la n'en est pas la question. Mais je jouis bien plus de toi lorsque ta chair vibre, lorsque tes yeux supplient, lorsque tes mains pleurent.
Comment je t'aime
Finalement je ne sais plus si j'ai explique "pourquoi" je t'aime ou plutôt, "comment" je t'aime. Mais c'est comme les dessins de points de cahiers d'enfants. En traçant une ligne qui les unit, l'image apparaît. Tu n'as qu'a unir les points de mes "comment" pour voir le "pourquoi".
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Mais essayons une autre approche:
1) Je t'aime parce que j'ai besoin de t'aimer.
2) Je t'aime parce que tu es la femme que je désire.
3) Je t'aime parce que je n'ai jamais aime autre Déesse que toi.
4) Je t'aime parce que j'aime la femme que je suppose sous la peau de la Déesse.
5) Je t'aime parce que tu as toujours eu un corps que le mien nécessite.
6) Je t'aime parce que tu me produits toujours un besoin, une exigence de chercher le meilleur de moi même.
7) Je t'aime parce que tu m'as toujours produit une tranquillité active, un calme dynamique.
8) Je t'aime parce que tu m'as toujours domine, parce que me suis toujours laisse dominer par toi. C'est toi qui mettais les règles.
9) Je t'aime parce que je te voyais toujours flotter sur ta vie, moi étant perche sur ma vision d'éternité.
10) Je t'aime parce que tu es l'équilibre en déséquilibre, le déséquilibre en équilibre.
11) Je t'aime parce que tu ressembles un ange androgyne.
12) Je t'aime parce que tu n'as pas de seins.
13) Je t'aime parce que tes lèvres secrètent énormément de fluide, jusqu'a baigner possesivement mon membre
14) Je t'aime parce que je n'ai jamais réussi à percer ta membrane préservatrice.
15) Je t'aime parce que tu saignes en dessous de cette membrane.
16) Je t'aime parce que tu es, comme Ava Gardner, l'animal le plus beau du monde.
17) Je t'aime parce que mon amour pour toi m'est inconnu, il est d'une nature que je n'ai jamais ressentie.
18) Je t'aime d'égal a égal. Je n'ai jamais réussi à aimer à une femme d'égal a égal. Elles se sont montrées incapables.
19) Je t'aime parce que tu es la copine, la camarade, l'amie, la soeur, la compagne...
20) Je t'aime parce notre amour est froid, malgré la chaleur sous le couvercle
21) Je t'aime parce que je suis encore intimide lorsque je parle au téléphone avec toi... comme je l'ai fait ce soir même.
22) Je t'aime parce que je sais que je vais t'aimer toute la vie.
23) Je t'aime parce que je ne sais pas si tu m'aimes
24) Je t'aime parce que je ne sais combien de temps tu vas m'aimer
... Je t'aime, en fin de compte, parce que je sais que, quoi qu'il en soit...
... nous allons nous aimer 24h. a Cuenca, et que pour moi cela représente l'ubiquité et l'éternité, l'utopie et l'uchronie.
... Et je t'aime, et je t'aime, et je t'ai toujours aime, et je continuerais a t'aimer, pour les siècles des siècles...
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3 comentarios

Anónimo -

A veces me gusta pasear por aquí, leer de nuevo este post, me relaja, me gusta leerte....
Un beso

Polen -

Amar de igual a igual...
Casi una quimera

mamots -

lastima que no sepa este tipo de francés...